Le détachement d’accompagnement d’autorité du Centre national d’entraînement commando – 1er régiment de Choc, situé dans les Pyrénées-Orientales, forment les équipes de protection d’autorités militaires bientôt projetées en opérations extérieures. Le stage, intensif et réaliste, dure quatre semaines. Recueil des impressions de l’adjudant-chef Jérôme, instructeur commando, et de l’adjudant Kim, stagiaire.
Adjudant-chef Jérôme, instructeur commando au détachement d’accompagnement d’autorité.
« Ce stage a vu le jour en 2006. Il durait alors 1 semaine. Aujourd’hui, grâce au retour d’expérience des équipes rentrées d’opération, il a évolué pour coller au plus près de la réalité du terrain. La formation dure maintenant 4 semaines. Nous avons mis en place différents scenarii pour faire travailler nos stagiaires sur un maximum de situations. La première semaine permet d’évaluer les stagiaires sur le combat corps à corps (C4) et leur niveau en tir de combat. Ensuite, ils vont apprendre les nombreuses procédures de protection et les restituer, lors de chaque synthèse, comme s’ils étaient en opérations. La protection rapprochée, ce n’est pas que du tir et de la bagarre. Il faut surtout analyser la situation, anticiper, être réactif, être d’une grande patience et d’une abnégation totale. Sur le long terme c’est éprouvant. Aujourd’hui, les dangers en opérations extérieures (Opex) s'amplifient. On ne peut plus imaginer qu'une autorité ne soit protégée que par son chauffeur lors de déplacements... »
Adjudant Kim, stagiaire, au détachement d’accompagnement d’autorité, officier sport au 27e bataillon de chasseurs alpins.
« J’avais déjà effectué le stage d’accompagnement d’autorité lors de sa création. Cela n’avait rien à voir avec aujourd’hui ! Maintenant, c’est vraiment complet et les scenarii sont proches de ce que nous pouvons rencontrer en Opex. Pendant les synthèses, lorsqu’on restitue tout ce qu’on a appris, on se rend compte de la difficulté des situations. Il y a beaucoup de procédures à apprendre mais ce n’est pas le plus compliqué. Dans l’action, on s’aperçoit qu’il est difficile, par exemple, de repérer avec exactitude et très rapidement d’où viennent les tirs ennemis, de continuer à communiquer avec les équipiers sous le bruit des tirs tout en prenant en compte l’autorité à protéger… Il faut être également en bonne condition physique. Quand vous devez parcourir 200 mètres de découvert pour mettre à l’abri votre autorité, faut aller vite malgré l’équipement. Il y a aussi la protection dans un lieu public et fermé comme un restaurant. Là, vous avez de la population civile. Il faut être réactif s’il arrive quelque chose, faire des tirs précis non fratricides par exemple. C’est stressant, mais c’est un véritable travail d’équipe dans lequel chacun sait ce qu’il doit faire. Le plus important est de bien préparer la mission en amont, anticiper sur ce qu’attend l’ennemi et faire en sorte de na jamais tomber dans une embuscade. »
Sources : Ministère des Armées