Si Verdun a marqué l’histoire de la Première Guerre mondiale, la bataille a aussi été une source de représentations très diverses. Plusieurs artistes ayant vécu cette bataille ont retranscrit l’horreur dans leurs œuvres. Tour d’horizon de l’héritage laissé par Verdun comme sujet de représentation dans l’art.
« Quelle chose horrifique et splendide doit être ce coin de tuerie », écrivait en février 1916, Félix Vallotton dans son carnet de note en évoquant Verdun. S’il est un artiste qui a pu le mieux décrire ce qu’il avait vu sur ce champ de bataille, c’est bien lui. Le peintre suisse, figure des Nabis (mouvement artistique postimpressionniste d'avant-garde), y fût envoyé pour suivre l’offensive allemande dès le début de l’année 1916. A son retour il réalisa un tableau grand format (115 x 146 cm) intitulé Verdun. Sa toile, organisée autour de faisceaux colorés qui s’entrecroisent au-dessus d’une terre en feu envahie par la fumée des incendies et les nuages de gaz, se veut être une représentation des bruits de la bataille. En 2014, ce tableau a été choisi par le musée de l’Armée pour illustrer l’affiche de l’exposition « Vu du front ». Elle reste, aujourd’hui encore, une peinture incontournable de la bataille.
A l’instar de Felix Vallotton, d’autres artistes vécurent la bataille de Verdun en première ligne. En France, Fernand Léger, y fût brancardier. Dans ses correspondances avec Louis Poughon, l’artiste écrivait : « Il y a dans ce Verdun, des sujets tout à fait inattendus et bien faits pour réjouir mon âme de cubiste. Verdun autorise toutes les fantaisies picturales. » Si la Première Guerre mondiale marqua l’œuvre de Fernand Léger, Verdun fût particulièrement une source d’inspiration et plusieurs croquis qu’il réalisa y font référence.
Dans le domaine du cinéma, art naissant durant le conflit, plusieurs films ont été consacrés à la Grande Guerre. Le film muet « Verdun, visions d'histoire » de Léon Poirier, sorti en 1928, retrace la bataille de Verdun. Cette œuvre de fiction fît pendant longtemps office de documentaire pour les contemporains de Léon Poirier tant les images de la batailles furent rares.
Enfin, dans un registre plus populaire et plus récent, en 1979, Michel Sardou consacre une chanson « Verdun » sur son album éponyme. Le chanteur, n’ayant pas connu la guerre fait tout de même référence à la bataille dans ses paroles : « Bien sûr que je n'étais pas né. Je n'étais pas là pour apprécier. Mais j'avais un vieux à Verdun et comme je n'oublie jamais rien : je reviens, je reviens, je reviens. »
Sources : Ministère des Armées