Afin de présenter aux parlementaires les dispositifs de surveillance géomécanique de l’atoll de Moruroa, les Forces armées en Polynésie française ont organisé pour les élus une visite sur place, le lundi 9 décembre. Cet événement marque le lancement du projet de modernisation du système TELSITE, piloté par le ministère de la Défense et destiné à améliorer le mécanisme d’alerte sismique en Polynésie française.
Les Forces armées en Polynésie française (FAPF) ont organisé, le lundi 9 décembre, une visite de l’atoll de Moruroa au profit des députés Edouard Fritch, Jean-Paul Tuaiva et du sénateur Richard Tuheiava. Les parlementaires étaient accompagnés par Jean-Pierre Aron, administrateur des Tuamotu-Gambier au sein du haut-commissariat et représentant de l’Etat. Cette visite consistait à présenter aux élus les dispositifs de surveillance géomécanique de l’atoll et à faire un point sur la situation.
Sous l’effet naturel de la gravité, la plupart des atolls de Polynésie française montrent des fractures bordières. A Moruroa, en particulier en zone nord, ces fractures ont été réactivées par les vibrations engendrées par les essais nucléaires souterrains. La surveillance géomécanique est assurée depuis les années 80 par le système TELSITE, composé de capteurs en surface et en profondeur. Ce système permet non seulement de déclencher une alerte en cas d’effondrement d’un bloc de falaise corallienne, mais aussi d’analyser le mouvement des trois « loupes » de carbonates situées au nord-est de l’atoll. Face aux éventuelles conséquences hydrauliques de tels événements, le dispositif permet donc d’alerter les populations de l’atoll de Tureia, situé à une centaine de kilomètres au nord de Moruroa, et de prendre des mesures de sécurité graduelles. Garant de la sécurité des habitants de Tureia et du personnel militaire sur ce site, le suivi géomécanique de l’atoll est une responsabilité et une priorité de l’État. Le projet de modernisation du système TELSITE, piloté par le ministère de la Défense, a donc été lancé. Il s’agira d’un chantier long et complexe qui nécessitera d’importants moyens.
Les travaux, qui se dérouleront de 2014 à 2017, seront effectués par plusieurs entreprises sélectionnées au terme de procédures d’appels d’offres publiques, en cours et à venir. Ce projet, dont les grandes lignes ont été expliquées aux élus, est estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros et pourra constituer une réelle opportunité pour le tissu économique local en mobilisant des entreprises polynésiennes.
Sources : Ministère des Armées