[Culture] Norman Rockwell débarque à Caen

Avant de prendre ses quartiers au mémorial de Caen, l’exposition est passée par New York, Dearborn et Washington. Caen n’est pas la dernière étape de ce périple, puisque Houston accueillera ces précieuses toiles avant qu’elles ne regagnent le Norman Rockwell Museum de Stockridge.

Le mémorial a donc réussi un tour de force. « Le choix de la Normandie et de Caen pour recevoir cette exposition exceptionnelle et inédite était une évidence pour nous, eu égard à la symbolique du lieu et surtout des dates. Nous nous sommes battus pour être retenus. De l’autre côté de l’Atlantique, la perspective que l’exposition se tienne dans la région où ont débarqué les soldats américains il y a soixante-quinze ans a très vite attiré l’attention », explique Stéphane Grimaldi, le directeur général du mémorial.

Ce projet détonne parmi les événements ordinairement proposés lors des commémorations. Ici, l’art illustre le rapport qu’entretient la société américaine de l’époque avec la guerre. Cette exposition regroupe, en deux grandes périodes, les tableaux les plus importants de l’illustrateur américain : la Seconde Guerre mondiale et les années 1960, durant lesquelles la société américaine subissait les secousses de la lutte pour les droits civiques.

Norman Rockwell (1894-1978) figure au panthéon des artistes peintres du XX^e siècle. Véritable icône aux États-Unis, il fut pendant quarante-sept ans illustrateur au Saturday Evening Post. Il y dépeint la société américaine avec une tendresse considérée par certains comme de la naïveté. On lui a en effet souvent reproché une analyse trop bienveillante de ses pairs.