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Chammal : spécialité « Pétaf »

Mise à jour  : 23/06/2017

Les Rafale de l’armée de l’air et de la marine nationale déployés dans le cadre de l’opération Chammal disposent d’une panoplie étendue de capacités qui leur permet de couvrir un large spectre de missions. Du système de désignation laser « Damoclès » aux bombes guidées, un spécialiste y joue un rôle bien spécifique : le mécanicien armurier aussi appelé « Pétaf ».

Ce jour-là, pour la maintenance des Rafale, l’équipe de permanence des « pétafs » se prépare. Les consignes sont claires. Ils doivent installer un système d’emport d’un Rafale en retour de mission et changer le missile air-air MICA (missile d'interception, de combat et d'auto-défense) d’un second appareil avant son départ en mission. Les mécaniciens reçoivent tout d’abord leurs directives du chef des services techniques et prennent en compte les demandes des équipages avant de partir travailler sous avion.

Sous les hangarettes dans une chaleur étouffante, trois mécaniciens affinent les derniers réglages de la pièce d’emport d’un missile. Elle glisse sous l’aile droite du Rafale pour permettre l’emport d’un MICA supplémentaire.

Le dernier écrou est serré. L’adjudant-chef se hisse dans le cockpit pendant que l’appareil est mis en sécurité. « J’utilise le logiciel du système d’armes à l’instar de ce que fera le pilote en vol pour tester le fonctionnement de la pièce » explique le sergent-chef.

Entre les deux interventions, une patrouille de Rafale du détachement chasse déployée sur la base aérienne projetée (BAP) française en Jordanie revient de mission. Le temps suspend son vol, les yeux des « pétafs » sont rivés vers la piste. Ils observent avec attention les deux avions se poser. L’atterrissage effectué, les appareils passent bientôt à leur hauteur. Pour anticiper sur les travaux à mener, les armuriers regardent si les bombes ont été tirées.

Plus tard, l’équipe change d’appareil « On dépose le MICA pour lui redonner du potentiel » témoigne le sergent-chef. Pendant ce temps, un chariot lève-armement hisse son bras mécanique à la hauteur du MICA emporté sous l’aile. Décroché avec prudence, le missile descend lentement pour être placé dans son caisson de protection. Un second le remplace aussitôt. Le sergent-chef se hisse à son tour dans le cockpit. L’équipe reprend le contrôle des tâches. Les trappes s’ouvrent. Les écrans tactiles du Rafale s’allument. Chacun connait parfaitement sa tâche. Le bon fonctionnement de l’ensemble de la chaîne de commande de tir est confirmé.

Confiance, complémentarité, sécurité, ces mots prennent une dimension supplémentaire pour ces équipes qui se relayent jour et nuit pour assurer la mission et réduire les risques pour les pilotes survolant des territoires hostiles. Ils connaissent l’avion dans les moindres détails. Les spécialistes du vecteur, de l’avionique, de l’armement, de la structure, et des nombreux domaines savent en outre pouvoir compter sur le soutien des bases métropolitaines qui, à l’arrière, travailleront avec autant d’ardeur pour compléter les lots de rechange dont la BAP aura besoin.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal est le volet français de l’Operation Inherent Resolve (OIR). Il mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation », au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes (Task Force Narvik et Monsabert) et un pilier «  appui », consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste par l’action combinée des moyens aériens déployés, de la TF Wagram et des bâtiments de la marine nationale.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense